Quel est l’impact de la crise du Coronavirus sur l’activité d’une PME comme CAPRISK ?

 » Nous anticipons et nous nous préparons régulièrement à des événements pouvant affecter le technique, l’humain ou l’organisationnel dans la gestion de notre entreprise. L’objectif est de préserver l’activité et le bien-être au travail. Mais nous n’avions pas anticiper le COVID-19  » Sébastien GIRAUD.

Quelles sont les conséquences de la crise sanitaire sur l’entreprise ?

Nos clients ont décidé à la grande majorité, après l’annonce du gouvernement, d’arrêter provisoirement les chantiers. Nous nous sommes retrouvés, quasiment du jour au lendemain, de 102 personnes actives à 90 personnes en activité partielle.

Nous avons perdu 16% de notre chiffre d’affaire annuel soit près de 800k€ à l’heure actuelle.

Comment appréhendes-tu cette période en tant que Président ? 

C’est une période inédite et exceptionnelle. On peut vite être tenté de sur-réagir et d’être dans l’affectif. Il faut garder la tête froide et mettre de côté les sentiments pour rester objectif et efficace.

En premier lieu, l’heure était à la solidarité. Dans les premiers jours du confinement, notre société a fait don de son stock de masques à une clinique proche, qui avait été réquisitionnée pour gérer les patients atteints du COVID et qui été démunie face à la pénurie de matériel.

Ensuite, en tant que Président, il faut savoir s’entourer. Nous avons entendu tout et son contraire durant ces dernières semaines et trier l’information, la vérifier avant toutes actions est primordial. Pour cela, nos partenaires : UPE13, Commissaire aux Comptes et Comptable ont été d’un grand soutien.

Enfin, il faut savoir s’armer de patience, prendre de la hauteur et avancer pas à pas. Pour ma part et malgré ces difficultés, j’ai essayé le plus possible de voir le côté positif de la situation : j’ai pu passer du temps et des moments privilégiés avec ma famille, mes enfants.

Est-ce que dans la gestion d’une entreprise, un évènement comme celui-là peut s’anticiper ? (Sur un plan financier)

Dans l’histoire de la république française, il n’y a aucun précédant où un gouvernement a pris la décision de suspendre l’économie française pour des raisons sanitaires. Nous n’avions pas anticipé cette menace, comme beaucoup d’autres je pense et il était quasiment impossible de l’anticiper.

Nous anticipons et nous nous préparons régulièrement à des évènements pouvant affecter le technique, l’humain ou l’organisationnel dans la gestion de notre entreprise. L’objectif est de préserver l’activité et le bien-être au travail. Mais nous n’avions pas anticiper le COVID-19.

Quelle a été ton organisation interne face à cette crise sanitaire ? 

Dès la veille du confinement, nous avons réuni le CSE en réunion extraordinaire pour évoquer la situation et préparer l’entreprise au séisme qui arrivait. Ils ont émis un avis favorable pour mettre en place l’activité partielle et nous nous sommes assurés d’avancer main dans la main.

Ensuite, nous avons réuni les membres du CODIR aussi souvent que cela s’avérait nécessaire pendant cette période pour assurer la continuité de l’activité et prévoir les actions à mener. Nous communiquions ensuite à l’ensemble de notre personnel pour les informer et les rassurer au besoin.

Nous avons utilisé le mail comme canal principal de communication mais nous nous sommes tenus très disponible par téléphone pour tout complément d’information.

Chaque membre du CODIR a été sollicité :

  • La Directrice des Ressources Humaines, Isabelle CHATELAIN, pour appeler chaque salarié, leur exposer la situation, les rassurer et leur expliquer les actions mises en place par notre société,
  • La Directrice Commerciale, Florence METRAL, pour rester en contact avec nos clients, prendre acte de leur décision de stopper ou de continuer les chantiers, leur assurer notre soutien et notre expertise durant cette période,
  • Le Directeur Technique, Yoann SECRET, pour suivre les chantiers restants et s’assurer des conditions de travail pour préserver la santé et la sécurité de nos salariés.

Sur le côté financier, nous étions en contact régulièrement avec notre partenaire bancaire principal : Crédit Agricole. Dès l’annonce du Prêt Garanti d’État, ils nous ont accompagné sans hésiter et nous avons pu nous mettre à l’abri en termes de trésorerie rapidement. C’est aussi le moment de faire le point sur les dépenses de la structure et d’alléger au maximum les coûts cachés voire inutiles.

Concernant le déconfinement, nous avons une fois de plus réuni le CSE en réunion pour un CSSCT extraordinaire. Cette réunion nous a permis de prendre ensemble les décisions pour assurer la santé de nos salariés sur les chantiers.

Nous avons entamé également un parcours du combattant pour acheter des masques et du gel hydro alcoolique et être livré dans les temps pour les distribuer sur nos chantiers (sur tout le territoire français).

Quelle est ta vision à moyen terme de l’évolution du marché ? 

Nous intervenons principalement pour des grands industriels qui certes ont été impactés mais qui vont continuer leurs activités malgré cette crise. Nous sommes donc plutôt confiants à court terme et moyen terme.

Concernant le long terme, je pense que cette crise va impacter chaque être humain sur ses habitudes de consommation et de vie quotidienne. Comment cela se traduira sur le côté industriel et sur notre activité ? Il est un peu tôt pour le dire… mais nous essayerons d’anticiper ces changements et d’évoluer en conséquence.