Face au Covid-19, la parole aux Capriskiens.

Pour ce nouveau billet, nous avons décidé de vous faire partager le quotidien de 4 de nos collaborateurs ayant conservé leur poste durant le confinement. Voici la première interview : Laid, superviseur HSE.

En quoi consiste ton travail au quotidien ? Quel est ton poste ?

Je supervise une équipe Caprisk chez un client du secteur de la chimie en Seine-Maritime. Je me charge entre autres des PDP, de la vérification échafaudages et des travaux neufs.

Depuis combien de temps interviens-tu chez le client actuel ? 

J’interviens chez le client depuis décembre 2018 et j’y suis normalement encore pour 1 an et demi.

En mars, juste avant la période de confinement due au COVID-19 comment as-tu appréhendé l’évènement ? Quelle était l’ambiance qui régnait sur site ? Entre les équipes ? 

Au sein de l’équipe Caprisk que je supervise, nous avons appréhendé la situation COVID-19 avec calme et intelligence. Nous avons rapidement pris les réflexes des gestes barrières et de fait, il n’y a pas eu d’épisode de psychose générale. Cela nous a permis de conserver une ambiance de travail sereine.

Quelle a été ta situation de travail durant le confinement ? (Es-tu resté sur site durant toute la période, par intermittence, par télétravail ?)

J’ai travaillé durant tout le long du confinement sur le site client. Ayant des tâches opérationnelles qui nécessitent ma présence physique sur site, je n’ai pas pu travailler à distance.

Comment le client a-t-il vécu le confinement ? À quoi ressemblait ton quotidien de mars jusque-là mi-mai ? 

Pour le client, la gestion du confinement a été un peu plus compliquée mais l’entraide entre nos équipes est venue faciliter notre quotidien.

Quelles ont été les relations avec les entreprises extérieures sur site ? 

L’ambiance avec les entreprises extérieures était très bonne, comme indiqué précédemment, l’atmosphère générale était vraiment centrée sur l’entraide et la solidarité.

Quelles ont été les méthodes de management que tu as mis en place avec l’équipe que tu as sous ta responsabilité ?

J’ai tout de suite fait appliquer les mesures et les gestes sanitaires qui ont été diffusés au grand public dans les médias.

As-tu la sensation d’avoir été informé correctement sur ton lieu de travail concernant les nouveaux réflexes sanitaires à adopter ?

Informer sur la sécurité et la santé sur chantier est mon cœur de métier, donc oui les informations circulaient correctement. En fait, nous avons eu l’occasion de montrer de nouveau que notre rôle ne consiste pas uniquement de rappeler à nos équipes de mettre leurs équipements, nous avons pu montrer que nous intervenons également dans la protection de la santé et dans la protection de nos hommes.

Que retiens-tu de cette période de confinement ? (Habitudes, rythme, réflexes, état d’esprit…) 

Mon rythme de travail pendant le confinement était assez irrégulier. Pendant trois semaines la charge de travail a diminué du fait du confinement et du ralentissement de l’économie ; mais depuis que la procédure de déconfinement est en vigueur, l’activité est remontée d’un coup et j’ai alors beaucoup de travail.

Au niveau des réflexes barrières que nous avons adopté, je pense que ceux-ci seront encore maintenus quelques temps mais par la suite il faudra laisser aux personnes la liberté de choisir ou non s’ils veulent conserver ce mode de fonctionnement. On ne pourra pas contraindre tout le personnel à reprendre un mode de vie normal ce qui nécessitera de l’adaptabilité et je suis plutôt pour adopter cet état d’esprit.


« Maintenant que j’exerce mon poste à domicile depuis plus de deux mois, je me suis rendu compte de ma capacité à être efficace en télétravail » Marion, coordinatrice HSE.

En quoi consiste ton travail au quotidien ? Quel est votre poste ?

Je travaille chez un client du secteur automobile à Bruxelles. Mon poste s’articule autour de la gestion de projets HSE, qui varient en fonction des besoins du client.

Depuis combien de temps interviens-tu chez le client actuel ? 

J’exerce sur le site du client actuel depuis bientôt 3 ans et ½.


En mars, juste avant la période de confinement, comment as-tu appréhendé l’évènement ? Quelle était l’ambiance qui régnait sur site ? Entre les équipes ? 

Le confinement en Belgique a été annoncé par le conseil de sécurité belge le 18 mars 2020. Avant cela, les habitudes n’avaient pas encore changées, l’entreprise fonctionnait encore normalement et les différents voyages d’affaires étaient encore maintenus. 

Pour ma part, on m’a demandé de travailler de chez moi rapidement après l’annonce du confinement, le mardi 17 au soir j’ai pu prendre ce dont j’avais besoin pour travailler à distance afin d’être opérationnelle le lendemain. 

Le client a par la suite considérablement réduit les effectifs présents physiquement sur site, seulement 10% ont pu continuer à travailler en présentiel. 

Quelle a été ta situation de travail durant le confinement ? (Es-tu restée sur site durant toute la période, par intermittence, par télétravail ?)

Durant la totalité du confinement j’ai travaillé à distance. Il semblerait que cette situation reste la même jusque fin juillet, début août. 

Comment le client a-t-il vécu le confinement ? À quoi ressemblait ton quotidien de mars jusque-là mi-mai ? 

Concernant mon quotidien, je suis normalement sur un poste mi-opérationnel, mi-bureautique. 

Au début de l’année j’ai eu l’opportunité de m’occuper de mes missions terrains, donc durant le confinement j’ai pu me concentrer sur d’autres missions. En effet, le client nous a demandé de ne plus travailler sur nos projets afin de nous concentrer sur un important module de formation à destination des techniciens : développer des contenus, création d’une page web etc. 

Je travaille depuis 3-4 semaines maintenant sur la remise en activité de la société : nous recevons différentes directives concernant l’ensemble des actions barrières à mettre en place sur site, et nous devons en dessiner les plans (exemple : séparations / signalétique au sol) puis les envoyer aux techniciens pour mise en application. Nous fonctionnons avec ce système « d’aller-retour » entre les employés en télétravail et les techniciens sur le terrain. 

Quelles ont été les relations avec les entreprises extérieures sur site ? 

Pendant le COVID – 19 je n’ai pas eu de contact physique avec des entreprises extérieures, uniquement des échanges mails mais rien n’a changé. 

As-tu eu la sensation d’avoir été informée correctement sur ton lieu de travail concernant les nouveaux réflexes sanitaires à adopter ? 

Nous sommes restés quelques temps sans avoir de règles bien précises concernant les gestes barrières et les réflexes à adopter.

Lorsque la situation liée à l’épidémie est devenue critique, nous avons reçu une série de directives et mon rôle a été de rendre applicable ces règles sur le terrain.

Une légère vague d’incompréhension a été ressentie à la suite de ces communications car il a été difficile, pour les employés n’ayant jamais cessé d’être sur site, de passer de « pas de consignes, à des consignes strictes ». 

Que retiens-tu de cette période de confinement ?

La situation imposant le confinement (donc le télétravail), ma permis une prise de conscience sur les possibilités du travail à distance. 
En effet, quelques mois en arrière l’opportunité de travailler une fois par semaine de chez moi m’avait été proposée. Seulement la crainte de ne pas être efficace et productive m’a conduit à refuser. 

Or, maintenant que j’exerce mon poste à domicile depuis plus de deux mois, je me suis rendu compte de ma capacité à être efficace en télétravail. La société nous a également communiqué quelques conseils pour garder un rythme sein et productif. 

J’ai donc découvert un autre rythme et j’ai réussi à faire des activités à la suite de ma journée de travail, chose que je ne faisais jamais auparavant lors de mes semaines de travail car mes journées étaient fatigantes. 

Je sais à présent que je continuerai sur ce mode de vie même lorsque je vais reprendre un travail en présentiel : continuer à avoir des activités extra-professionnelles et ne plus faire uniquement « métro-boulot-dodo ».


« L’ambiance était quasi-normale avec beaucoup d’interrogations. Cédric, technicien HSE.

En quoi consiste ton travail au quotidien ? Quel est ton poste ?

Je suis technicien en prévention HSE chez un client du secteur pharmaceutique dans le Gard. Mon travail consiste à accompagner les Entreprises Extérieures afin qu’elles puissent intervenir en toute sécurité.

Depuis combien de temps interviens-tu chez le client actuel ? 

Je suis sur le site depuis bientôt 11 ans (juillet 2009).

En mars, juste avant la période de confinement due au COVID-19 comment as-tu appréhendé l’évènement ? Quelle était l’ambiance qui régnait sur site ? Entre les équipes ? 

En fait, j’avais l’impression que pas grand monde ne prenait ce problème au sérieux, 85% des personnes continuaient à se dire bonjour en se serrant la main et en s’embrassant.

Ce sujet de conversation était sur toutes les lèvres. Tout le monde y allait de son analyse…

En bref, l’ambiance était quasi-normale avec beaucoup d’interrogations.

Quelle a été ta situation de travail durant le confinement ? (Es-tu resté sur site durant toute la période, par intermittence, par télétravail ? )

L’activité sur le site lors du confinement à nettement diminuée. Je n’ai pas arrêté mon activité durant cette période.

Comment le client a-t-il vécu le confinement ? À quoi ressemblait ton quotidien de mars jusque-là mi-mai ? 

Le client a mis en place toutes les mesures demandées par le gouvernement (du télétravail aux gestes barrières sans oublier la prise de température à l’entrée du site + la mise à disposition de gel hydroalcoolique). Tout cela, avec une large communication. Sans oublier tout le coté administratif, la modification des AdR, des PdP et du DU.

La production ne s’est pas arrêtée.

Mon quotidien était le même que d’habitude en tenant compte des gestes barrières bien sûr et en faisant en sorte qu’ils soient bien appliqués sur le site.

Quelles ont été les relations avec les entreprises extérieures sur site ? 

Peu d’entreprises extérieures étaient sur le site lors du confinement.

Les relations étaient bonnes comme d’habitude avec beaucoup d’interrogations et quand même une certaine inquiétude.

As-tu eu la sensation d’avoir été informé correctement sur ton lieu de travail concernant les nouveaux réflexes sanitaires à adopter ? 

Oui, le client a adopté une large communication (verbale, affichage, mail…)

Que retiens-tu de cette période de confinement ? (Habitudes, rythme, réflexes, état d’esprit…)

De nouvelles habitudes et reflexes se sont mis en place plus ou moins naturellement.

La désinfection journalière de tout le matériel en général (poignées de porte, clavier d’ordi, téléphone fixe…), le lavage des mains plus fréquent et l’utilisation du gel…

Ne plus serrer les mains et plus d’embrassades…. Car sur ce site, tout le monde se saluait.

Le rythme de travail était moins soutenu du fait qu’il y ait moins d’intervenants (du client aux EE).

Ce que je retiens de cette période de confinement, c’est qu’une certaine cohésion s’est mise en place malgré l’inquiétude et le questionnement dans notre domaine professionnel. Cependant, dans le domaine personnel, j’ai pu constater un manque de sérieux et un certain laxisme de la part de beaucoup de personnes.

Je pense qu’il y a encore un delta important entre la théorie et la pratique.


« Mon agenda n’a jamais été aussi plein que pendant les deux mois de confinement. » Marina, responsable QHSE.

En quoi consiste ton travail au quotidien ? Quel est ton poste ?

Je suis responsable QHSE chez un client appartenant au secteur du gaz en région Lyonnaise. Je gère 3 sites classés Seveso et j’apporte mon soutien aux directeurs et managers de site concernant la gestion de leurs missions sécurité et environnement.

Je ne suis pas rattachée directement au site mais plutôt à la direction nationale du client qui me transmet les directives, que je fais appliquer par la suite.

Depuis combien de temps interviens-tu chez le client actuel ? 

J’ai effectué 2 missions chez eux :

Juin 2018 : En tant que préventeur HSE sur un chantier très important de mise en place d’une ligne automatisée de préparation (1ere mondiale -> 1 an sur le projet).

Juin 2019 : En tant que responsable QHSE sur 3 sites différents. 

En mars, juste avant la période de confinement due au COVID-19 comment as-tu appréhendé l’évènement ? Quelle était l’ambiance qui régnait sur site ? Entre les équipes ? 

Durant la période du pré-confinement, beaucoup de questions commençaient à se poser sur les sites. Nous n’avions pas encore beaucoup d’information, mais nous avions comme indicateur ce qu’il se passait en Italie et nous avons donc pris la décision de refuser toutes les livraisons provenant de là-bas. 

Les informations qui arrivaient provenaient de la direction nationale, et au fur et à mesure que la situation évoluait ; des notes d’informations étaient divulguées. Les premières interdictions ont concerné les personnes ayant un poste en itinérance, tout déplacement était interdit. 

Dans l’ensemble l’ambiance était bonne mais nous étions en attente d’informations et directives à la fois du gouvernement, de l’ARS et de la direction nationale du client. 


Quelle a été ta situation de travail durant le confinement ? (Es-tu restée sur site durant toute la période, par intermittence, par télétravail ? )

Je suis restée sur site pendant les deux mois, à l’exception de quelques jours de congés. Le client nous avait imposé de prendre entre 8 et 10 jours par personnes sur les 2 mois pour essayer de limiter les effectifs sur site.
Pour faire diminuer l’effectif sur site et parce que la production avait baissé et que après la crise ça allait reprendre fort

J’ai eu pendant ces deux mois un rythme très soutenu : je devais faire respecter les instructions de plusieurs donneurs d’ordre : le gouvernement et l’ARS. 

Il a fallu trouver des ressources, imaginer une organisation de travail différente notamment sur la gestion des RH comme par exemple réduire les places en salles de réunion = barrière physique, désinfectant, rédaction des consignes pour l’ensemble des espaces commun. 

En plus de cela, une importante charge de travail émanait de tous les chefs de projet en télétravail nous demandant des validations de projets qui étaient plus nombreux que d’habitude en raison du contexte COVID-19

Mon agenda n’a jamais été aussi plein que pendant les deux mois de confinement. 

Comment le client a-t-il vécu le confinement ? À quoi ressemblait ton quotidien de mars jusque-là mi-mai ? 

Le confinement a été vécu dans une ambiance de solidarité. Les personnes restant sur site avaient beaucoup de travail mais on s’est épaulé psychologiquement. Pour ma part j’ai eu un véritable soutien de ma responsable régionale.

Concernant mon quotidien, mon volume horaire a bien augmenté, il m’arrivait certaines semaines de travailler 30h sur 3 jours, 36h sur 4 jours en faisant des amplitudes horaires importantes, je retiens une charge de travail et une fatigue conséquente mais nécessaire au bon fonctionnement des sites. 

Quelles ont été les relations avec les entreprises extérieures sur site ? 

Les EE n’avaient plus le droit de rentrer sur site sauf pour les missions extérieures et les maintenances liées à la sécurité ; même des projets sureté ont été mis en suspens dans l’attente d’un retour à la normalité.

Si tu as une équipe sous votre responsabilité, quelles ont été les méthodes de management que tu as mis en place ? 

J’ai mis en place plusieurs méthodes : 

Création d’un accueil poste confinement pour les personnes en télétravail qui sont revenues et qui n’avait pas connu la crise. J’ai travaillé sur un power point expliquant les consignes de sécurité à appliquer sur sites et les gestes barrières obligatoires.

-Lien avec l’entreprise de nettoyage qui passe maintenant deux fois par jours au lieu d’une fois pour désinfecter tous les espaces communs et minimiser les risques de contamination. 

-Mise en place de solution de communication de groupe plus rapide et efficace pour les managers : groupe de discussion créé ainsi qu’un drive partagé avec l’ensemble des notes, affichages, consignes, tableaux de suivi des effectifs (télétravail/ personnes sur site…) 

-Augmentation de la fréquence des réunions avec la CSSCT : 1x semaine au lieu d’une fois par trimestre.

J’ai véritablement joué un rôle d’écoute ayant pour objectif de comprendre les inquiétudes des salariés, de les conseillers de les guider et de prendre en compte leur recommandations. 

Que retiens-tu de cette période de confinement ? (Habitudes, rythme, réflexes, état d’esprit…)

Avec le recul je pense que j’aurai voulu travailler en télétravail pour me préserver un peu plus mais mon directeur de site me voulait présente. 

Je pense cependant que mes actions s’inscriront dans la durée notamment car nous ne savons pas comment la crise va évoluer. 

Ce qui est sûr c’est que cette situation a engendré une prise de conscience sur le travail à distance et que à l’avenir, plus de salariés travailleront de chez eux.